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Département de l'Aisne
Arrondissement de Saint-Quentin
Canton de Vermand
Commune de Pontru
Pontru, le 3 juin 1919
À Monsieur Chassaing,
député, à Paris
Monsieur,
Nous voici de retour dans nos régions dévastées. Nous avons revu Pontru, ou plutôt l'emplacement de ce qui fut Pontru. C'est lamentable ! Plus une seule maison debout !
En ce moment une quarantaine d'habitants (hommes) sont rentrés et se construisent des abris.
Le baraquement destiné aux écoles et mairie doit arriver prochainement, et dès qu'il sera édifié, nous réintégrerons la commune. En attendant, nous habitons provisoirement
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P2 Saint-Quentin, où je reste à la disposition de Monsieur l'inspecteur primaire, toujours disposé favorablement à notre égard.
Jamais, Monsieur, nous n'oublierons toute la bienveillance que vous nous avez toujours témoignée, ni l'empressement avec lequel vous vous êtes constamment dépensé pour nous accorder généreusement votre précieux appui. Avec nos sincères remerciements veuillez agréer, Monsieur, la nouvelle expression de nos sentiments reconnaissants et dévoués.
(illisible) Venet
Instituteur de Pontru
30, rue Douchy,
Saint-Quentin (Aisne)
PS -dès le 8 avril, Monsieur inspecteur primaire de Saint-Quentin nous avait rappelé à notre poste à Pontru, mais les formalités étaient longues dans les bureaux des préfectures : c'est pourquoi nous avons eu recours à votre bienveillant concours.
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P3 deuxième lettre du 3 juin 1919.
De la même famille.
Et même adresse.
Monsieur, ne prenez pas pour de l'indifférence ce retard que j'apporte à vous donner de nos nouvelles. Depuis le 17 mai nous sommes arrivés à St Quentin: voilà deux jours seulement que nous avons trouvé un logement à peu près confortable.
Nous étions chez des amis, voilà pourquoi j'ai tant tardé à vous écrire étant dans l'impossibilité de vous donner une adresse exacte. Comme vous devez vous en douter, la
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P5 dans une banque, ou au bureau de l'hôtel de ville.
Nous aurions bien voulu nous arrêter à Paris. Nous désirons tant vous voir ! Mais, en notre qualité de réfugié, notre temps était limitée. Mon père a vu monsieur le Docteur Darriel (nom incertain) qui lui a dit de continuer le même traitement. L'état reste toujours le même ! Monsieur le docteur Darriel (toujours incenrtai) conseille à mon mari de se rendre à l'hôpital La Riboisière (écristainssi) où il verra un spécialiste pour les reins et la vessie. Nous pensons nous rendre à Paris vers le 12 de ce mois et nous serons heureux d'aller vous voir. Ma sœur et mon beau-frère sont toujours fatigués. Mon beau-frère a reçu l'ordre de l'académie du Nord et de faire tourner dans la circonscription de Douai ou il enseigneait avant la guerre. Malgré la joie bien légitime que j'ai éprouvée à respirer l'air du pays natal je serai heureuse de retourner à chaque vacances à Marat où nous avons passé de si bons moments; le mois d'août prochain me procurera ce plaisir.
J'espère, Monsieur, que vous continuerez comme par le passé à nous donner de vos nouvelles. Ne sommes-nous pas compatriotes maintenant ? Jamais nous ne pourrons oublier le bien que vous nous avez donné avec une telle largesse ! C'est très souvent que nous causons de vous en famille.
Laissez-moi vous remercier encore pour l'empressement que vous avez mis à nous donner satisfaction en vue de notre retour.
Je me joins à mes parents et avant pour vous envoyer l'assurance de mes sentiments reconnaissants et dévoués.
Signé Jenny Dutrix (nom incertain)
P6
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