vendredi 30 mars 2018

Parachutisme: caporal Lallemand: un saut fatal.27/3/1918. N°257


Ce sont les tout débuts du parachutisme.
Manuscrit du discours/article du dr Chassaing: récit de la mort de Lallemand
Déjà en 1917 le caporal Lallemand c'était distingué par ses essais avec un parachute Robert.


Croquis
 196 J 86 vue 12



vue 13, de face
vue 14, de dos

vue 14
L'aviateur Bredin se jette du haut du pont transbordeur de Nantes
Pour expérimenter le parachute Robert

Les 7 pages de discours du dr Chassaing
à l'occasion décès de Lallemand.
P1. Il avait 20 ans.

1/   René Lallemand

Il avait 20 ans à peine ce Meusien
Au cœur si droit et si vaillant qui,
sur ce grand champ d'expérience qu'est
Villacoublay, vient de tomber victime 
de son dévouement à la science et à la Défense nationale.
Neveu de l'adjudant Vincenot,
de glorieuse mémoire, il avait, comme
son aîné, rêvé de la conquête de l'air.
À cette conquête rendu tous les jours
plus effective par l'audace et la maîtrise des pilotes, par l'art des constructeurs 
et la science des inventeurs, le sapeur
 Lallemand s'employait courageusement à ajouter un élément de sécurité de
 plus, celui du sauvetage automatique
du pilotes et des passagers en cas d'avarie 
grave de l'appareil.


P2: la bouée de sauvetage

2/  
La bouée de sauvetage pour les 
naufragés des navires de l'air: quelle
 magnifique et féconde découverte à 
mettre pleinement en valeur ! Mais aussi
 quelle ardu et terrible problème de mise
 au point !

Nombreux sont les chercheurs
qui ont tenté d'adapter à l'avion le
parachute utilisé avec succès en aérostation.
Il y a avec l'avion, des données plus
complexes car il faut tenir compte de
 la vitesse de l'appareil, de la présence 
et de la fragilité des organes arrière
 dont il faut, à tout prix, éviter le
contact.

Le mécanicien R. ayant après
 de laborieuse études, mis au point un
parachute dont l'ingéniosité s'alliait
au soucis du détail et au fini de l'exécution,
tenter le premier essai. Il le fit avec



P3. Enthousiasme et résolution.


/3
enthousiasme et résolution. C'était en
Septembre 1917. L'appareil qui était (illis) à
l'essai était piloté par l'adjudant
Dussot (illis). À 1000 m d'altitude et 
en pleine vitesse Lallemand enjamba le 
fuselage, descendit  les degrés d'une
 petite échelle fixée à la paroi, se jeta,
 sans broncher dans le vide et après avoir
compté un, deux, trois, déclencha le
parachute."J'ai eu me dit-il l'impression
 de nager… " Le mécanisme fonctionna
 comme il avait été prévu. Tous les temps
 de l'opération se passèrent sans accroc.
Le parachute se déploya et le naufragé
 volontaire vint se poser doucement
 dans un arbre. Il parvint sans aide
 à se dégager et il atterrit dans un saut joyeux et léger.

Cette tentative heureuse fut
suivie d'une série d'expérience qui
 conduisaient par ce jeu (illis) au but cherché:


P4. Notre Vaillant marin du ciel à sombré
/4
/Le fonctionnement automatique de 
l'appareil sans que la volonté du 
naufragé eut à intervenir. C'est au
cours de l'expérience ou le principe
de la méthode devait être consacrée définitif–
vement que notre vaillant marin
du ciel a sombré…
Y eut-il  imprudence ou 
excès de prudence de la part de l'élève soucieux
de surpasser son maître? L'appareil fut-il fautif dans un de ses éléments ?
La science qui dans sa lutte avec la
Fatalité ne triomphe qu'avec les morts 
ne tardera pas à répondre et sa 
réponse marquera un progrès de plus
une victoire de plus.
En récompense de sa vaillance
 elle fera jaillir de la tombe du héros une 
fleur de vie plus belle que les plus belles palmes
et que les plus belles couronnes. N'est-ce pas elle
 sais qui s'est saisie (illis) de la main tremblante de
la religion pour tracer ces deux inscriptions



P5
/5
Qui figurent sur les murs de la 
chapelle ardente de l'hôpital de 
Versailles où reposait hier le corps 
de notre jeune ami : « Illorum spes
immortalitate plena est. - qui credit
in me etiamsi mortuus furet vivet".
Leur espérance, à ceux-ci, est pleine
 d'immortalité. – Celui qui croit en moi, 
bien qu'il soit mort, vivra -

En effectuant le trajet suivi
 par le cortège et où nous parvenait
 l'écho lointain de la bataille je ne
 pouvais m'empêcher de songer à tous
 les actes d'héroïsme accomplis par les
 nôtres. Nous ennemis avaient jadis la
 coutume de dire et disent encore : «
 vous êtes l'audace passagère et nous 
sommes l'effort continu ; vous êtes 
l'élégance ruineuse et nous sommes 
la simplicité productive; vous êtes
lafrivolité et nous sommes la sagesse"




P6 l'exemple du caporal Lallemand
/6
L'exemple du caporal Lallemand dont 
la vie n'était qu'un long effort et qui
 était le héros ardent simple et bon, 
qui était la joie et la parure de sa 
famille offre dès qu'il attend démenti à 
de tels commentaires.

Non ! Il n'est pas vrai que nous 
cherchons partout et toujours nos 
aises, non il n'est pas vrai que nous 
manquons de résolution et de persévérance.
Entre la pauvre mère qui pleure son cher 
enfant, cher et doux espoir d'une
 sœurette tard venue à peine âgée de 
trois ans et des trois orphelins de l'adjudant Vincenot, 
entre cette mère et les vaillants
 soldats qui avant leur dernier soupir 
nous font une dernière confidence 
je ne puis m'empêcher de faire un 
rapprochement. À travers les larmes 
de de lune et les confidences fleuries d' espoir 
et d'abnégation des autres je suis tenté
 me faisant leur écho de dire



P7


/7
À celles qui me le liront : " ne désespérez
pas; vous portez dans vos flancs des
 germes divins que vous ne devez ni
salir ni stériliser. Faites les fructifier
dans le travail et la fidélité ; ce sera
votre beau votre plus beau titre de gloire »


Le caporal Lallemand a été victime de son courage

vendredi 23 mars 2018

Suppression de la ration de pain. 20 mars 1918. N°256

 Le gouvernement français ne tient pas ses promesses à propos des prisonniers allemands en France donc les Allemands privent les prisonniers français de leur ration de pain.

20 mars 1918


Tixier Gustave Claude
196 J 47 vue 52

Rue Montgolfier à Ambert
196 J 47 vue 53

vendredi 16 mars 2018

8 fils mobilisés. 14 mars 1918. No 255

Valreas, le 14 mars 1918
Madame Veuve blanc–Bernard demande au village de Rimbaud, commune de Valcivières (Puy-de-Dôme) à huit fils est un gendre mobilisés, dont deux tués par l'ennemi, un disparu et un prisonnier en Allemagne dont la femme a perdu la raison et est internée...


Noms et prénoms des huit fils
196J47 vue 36

Pour me rapprocher du pays.
196 J 47, vue 37


Ci-joint le certificat d'internement.
196 J 47 vue 38

vendredi 9 mars 2018

Se plaint de ne pas gagner assez. 9 mars 1918. N°254

Doléances ; vue 21
196J47; p1


Toulouse, le 9 mars 1918

Monsieur le député,

J'ai lu avec beaucoup d'intérêt et certains ont fait sans doute comme moi les exemples appuyés de chiffres. Je suis dans ce cas comme fonctionnaire, marié et père de deux enfants (un seul à ma charge). À côté, j'ai un célibataire endurci qui n'a aucune charge, ce qui ne l'empêche pas de gémir continuellement
.

Je veux vous citer un exemple aussi frappant qui s'applique à mon gendre, en convalescence dans ma famille. Il est capitaine


Proposition de soldes; vue 22
196J47 ; p2 et  p3
P 2
marié et père d'une fillette de 14 ans. Vous ne le croirez peut-être pas, ce capitaine touchera moins que son lieutenant qui est célibataire. Cela vous paraîtra anormal et cependant il en est ainsi. Je me hâte de dire que ce n'est pas d'après une loi, mais d'après un décret ou circulaire. Voici pourquoi : d'après cette circulaire les officiers et les sous-officiers à solde mensuelle qui habitaient Paris ou certaines villes à la date du 2 août 1914 ont droit pendant toute la durée des hostilités à l'indemnité de cherté de vie qui était allouée avant les hostilités. Or à Paris par exemple était de 75 fr. par mois. Si cette indemnité était accordée à ceux qui habitent encore Paris où les autres villes; à ceux qui est ion leur famille ce serait de toute

 P3
Équité ; mais il est dû à tous même célibataire et même c'est dernier (célibataire) qui ont quitté Paris depuis trois ans sans espoir d'y revenir puisqu'ils ont changé d'affectation.

Je le répète à lieutenant qui a eu la chance d'habiter Paris avant la guerre touche davantage qu'un capitaine blessé, mais qui n'avait pas l'honneur d'être dans la capitale.

La vie chère est pour tout le monde. Il n'y avait qu'à établir des échelons. Augmenter davantage les petits.

Exemple : celui qui touche 1200 aurait 2000 fr.
2000 Fr––––––––––– 2800 Fr
3000 Fr.–––––––––––3700 Fr.
4000 Fr.–––––––––––4600 Fr.
5000––––––––––––––5500 Fr.
6000––––––––––––––6400 Fr.
7000––––––––––––––7300 Fr. 
8000––––––––––––––8200 Fr.
9000––––––––––––––9100 Fr.

Les allocations seraient dues par exemple jusqu'au traitement de 6000 Fr. de traitement, même plus loin (?). On entre dans des complications inextricables et c'est un fouillis dans les Préfectures et Mairie.

Cherté de la vie; p 4
196J47; vue 23


Ce serait fini d'examiner les cas particuliers - L'échelle s'appliquerait tout aussi bien aux fonctionnaires et employés de l'État, qu'aux officiers et sous-officiers.

Croyez-vous, Monsieur le Député, que le Maréchal des logis qui est à solde journalière (commerçant dans la vie civile) père d'un enfant, n'est pas aussi intéressant que son camarade célibataire qui mange à la même table; qui fait le même service et qui court les mêmes risques ? Ce dernier est à solde mensuelle, bien que célibataire il doit donc toucher davantage ?

La vie est cher pour tout le monde ; tout le monde en subit les conséquences, par conséquent on doit accorder une augmentation et venir en aide davantage à celui qui gagne moins.


Espérant que ma lettre retiendra votre bienveillante attention, je vous prie d'agréer, Monsieur le député, l'assurance de ma respectueuse considération et de mes sincères remerciements.

 Miquel

vendredi 2 mars 2018

1er mars 1918 Affaire. Monteilhet. N°253

Affaire non élucidée


Aulnay-sous-Bois 1er mars 1918
P 1 "j'ai vidé mon sac"
196J100 vue 33
Chers amis

Excuse-moi une fois de plus si je ne suis pas allé déjeuner avec toi mercredi – cela m'a été impossible. J'étais convoqué pour 11 heures à Saint-Denis par Monsieur le dr Nieger médecin chef de la zone Nord du C. R. P. donc mon chef direct.

J'ai suivi ton conseil. Je ne pouvais plus garder un tel poids sur la conscience, aussi comme tu me l'avais conseillé, j'avais demandé une entrevue à mon chef pour lui dire confidentiellement les choses dont je t'ai parlé -

Donc ayant été convoqué par lui à Saint-Denis mercredi à 11h, j'ai vidé mon sac. Monsieur Nieger m'a reçu d'une façon charmante, cordialement et m'a mis de suite à mon aise, car le docteur Miette*, était  connu de lui très désavantageusement, et il avait été déplacé par lui par mesure disciplinaire. Notre conversation a duré près de deux heures. Il m'a remercié et m'a dit qu'en agissant ainsi, j'avais fait mon devoir, que lui allait faire le sien à son tour. Comme il y a beaucoup plus de choses que je ne croyais, et des choses graves, c'est un scandale en perspective = conseil de guerre probable.

Comme m'a dit Mr Nieger « quand un membre est gangrené, on le coupe ». Est-ce un coup de la destinée ?… Un, et même le principal personnage qui aurait été le principal témoin



P 2 « Témoin décédé »
196J100 vue 34
 

P2

dans cette affaire, est décédé subitement la nuit dernière !… Quelques heures après une longue conversation avec le docteur X… ! !…

Enfin, l'affaire est entre les mains de qui de droit et ne me regarde plus. J'ai fait mon devoir et maintenant ma conscience est tranquille.

– Je dois te prévenir que le docteur Miette* bien qu'étant affecté à un poste près de Corbeil passe plus de la moitié de son temps ici, temps qu'il emploie pour une part à faire du commerce et passe l'autre partie dans les bars de la localité, car c'est un ivrogne de premier ordre. Or dans les bars, c'est-à-dire en public il met à chaque instant en avant le nom de ton ami le docteur Doizy. 10 ans, au mieux « hurlant » que par l'intermédiaire de son ami Doizy, il fera casser le directeur de la zone, etc.… Etc.… Enfin des accusations et des propos d'homme ivre.

Je te le dis pour que si tu le juges à propos tu en fasses part à ton ami Mr Doizy.

Quant à ce que tu m'as reproché de la part de ton ami Mr le Dr Scheffler, j'avais dit en sa présence qu'un étudiant de l'école dentaire avait été nommé médecin auxiliaire, tu peux lui dire de ma part que je maintiens formellement le fait,  que je suis à sa disposition pour lui prouver quand il voudra.


 Je ferai mon possible pour aller le voir un de ces jours. Je souhaite qu'on me laisse ici longtemps, car avec la médecine civile que je suis autorisé à faire, je double largement ma solde, ce qui me permet malgré la vie chère de mettre au moins 300 Frs

par mois de côté. Donc (dans) quelques mois ici et j'aurais mis de côté tout ce qu'il me faudra pour terminer mes études.

Bien amicalement.

Monteilhet – Poste de secours, Aulnay sur bois

Seine et Oise


* Dr Miette: nom presque sûr









P2
(flux RSS)