vendredi 25 novembre 2016

Un radiologue qui s'ennuit. N° 187

Eugène Chassaing encore à contribution.

Demande d'intervention pour le Dr Verbèke, qui n'a pas assez de travail au front, 
et qui voudrait bien rentrer à l'Intérieur!

23 Novembre 1916


P1. Besogne insignifiante.


P2. Les jeunes au front, les vieux à l'intérieur.
Réf 196J 34 vues 47et 48.
Transcrit par IC le 24 novembre 2016 avec Siri.


P1
Le 23 novembre 1916
Ambulance 10/22
Secteur : 144.

Mon cher ami,
Après un cours stage de radiologie, j'ai été envoyé aux armées fin septembre pour y faire des rayons X.
Depuis cette époque je suis dans une ambulance du front, en Champagne.
Le secteur étant calme, ma besogne est insignifiante : à peine trois ou quatre examens radioscopiques par semaine. Cette spécialité ne m'intéresse, d'ailleurs, que médiocrement. Je préférerais de beaucoup faire de la médecine 


P2
générale, surtout à l'intérieur.
J'espère y rentrer très bientôt. Une note parue dans les journaux m'a appris qu'une nouvelle réglementation dans l'affectation des médecins militaires était décidée:
les jeunes seraient  au front et les vieux à l' intérieur. Étant donné mon âge (46 ans en février prochain), je compte bien profiter de ce remaniement.
Il me serait agréable de retourner à la neuvième région (Tours) soit comme radiologiste soit pour y occuper un poste quelconque, et je vous serais fort obligé de vouloir bien intervenir en ma faveur auprès du s-secrétaire d'État du Sce de santé.
Pourriez-vous savoir aussi si ma relève aura lieu prochainement ?
Avec mes sentiments reconnaissants, recevez, cher Ami, ma cordiale poignée de main.


Dr Verbèke
Ambulance 10/22
Secteur : 144


D'après une aimable lectrice, il s'agirait du Dr Armand Verbèke (1870-1970), Flamand.
Il aurait travaillé dans les "petites Curies", en effet on était au tout début de la radiologie.

vendredi 18 novembre 2016

Demande d'intervention pour relève. Orthographe.13 novembre 1916. N°186

Demande d'intervention pour relève.

Marat le 13 novembre 1916

Travaille au parc des Gravanches ( Clermont-Ferrand)
Ref 196J 34 vue35


Transcrit par IC le 10 novembre 2016.

Marat le 13 novembre 1916
Mon cher député
J'ai l'honneur de vous faire parvenir ces quelques mots pour vous prier de me donner quelques petits renseignements. Je travaille au parc des Gravanches et je suis auxiliaire de la classe 1897. c'est-à-dire de la Territoriale. Et comme il se fait des relève d'hommes et que je suis était appeler pour ça. Je voudrait savoir si je doit être relevé avant les jeunes de 20 a 35 ans soit auxiliaire au armée car il y a pas mal de ces deux catégorie.  si on relève les vieux et laisses les jeunes cela est de l'injustice. 
Je vous prie mon Cher député de me renseigné sur ça. Je vous serais reconnaissant à l'avenir comme par le passé
Recevez Cher Député une poignée de main Fraternelle (Cellier Jean Marie Joseph de Marat ( Puy-de-Dôme)

En travers en haut à  droite de la lettre et soigneusement encadré: 
Voilà mon adresse des Gravanches Cellier Jean-Marie Joseph 36 d'artillerie
3ème compagnie 
Barraque 22
Quai No1
Au Gravanches Puy-de-Dôme


vendredi 11 novembre 2016

Noyon Tarlefesse. Affichette sur le prix des œufs. 9/11/1916. N°185

Affichette  sur le prix des œufs
Réf J124 vue 94
Affichette en papier parcheminé, placardée à Tarlefesse, 
quartier de Noyon, et que Eugène Chassaing a récupérée.

Transcription IC

Affiche
Pour ordere supérieur le prix des oeufs a été fixé à 15 frs
Chacun qui demande ou paie un prix plus élevé puni sévèrement.
Tarlefesse, 9.11.1916
illisible Commandanture
illisible
illisible Commandant

vendredi 4 novembre 2016

Pontru Bertaucourt occupé. Notes de E. Chassaing. Env. 31 oct 1916. N°184.


Notes de E. Chassaing, trouvées en été 2006, avec le dossier « Régions envahies »

Où a-t-il récupéré ces notes qu'il a apparemment recopiées? À  la mairie de Pontru (près de St Quentin), comme il semblait l'avoir fait pour les ordres de la Commandanture? Auprès de quelqu'un ? Mystère.
Ces notes se terminent brutalement.


P1 Ils attiraient les enfants avec des sucreries


Transcrit en 2007 par JP Chassaing; revu fin octobre 2016 par IC

P1
La commune de Pontru Bertaucourt a été occupée par les Allemands le jeudi  27 août (1914 d’après la suite). La population a été pendant les premiers mois relativement peu inquiétée sauf au moment du passage des troupes. Les habitants sur  instruction  étaient tenus de préparer le logement aux troupes et à n’importe quelle heure de la nuit on devaient céder des places aux militaires de passage.
Le 15è d’artillerie en garnison à Sarrebourg a  installé  son cantonnement le 19 Xbre (1914), il y est resté jusqu’au 10 Janvier. Toutes les denrées alimentaires ont été réquisitionnées. Les caves avaient été vidées dès le mois d’Août. Très riches des produits de leurs vols, ils se montraient très généreux surtout à l’égard des enfants, à qui ils distribuaient sucre, bonbons, chocolat, cigares, cigarettes au bout doré. « Ché beaucoup ché moi » disait le cuisinier, faisant allusion à l’abondance des provisions qui alimentaient la popotte des officiers.

Après les artilleurs sont venus les chasseurs cyclistes (une compagnie prussienne). Ils se sont comportés en véritables sauvages. Pendant les 5 ou 6 semaines de leur séjour à Pontru ils ont déménagé les maisons : ils dévalisaient les maisons de Bertaucourt soit-disant au profit de Pontru, et  Pontru soit-disant au profit de Bertaucourt.
Le Capitaine  Cdt la Cie disait aux







P2 Vous n'êtes plus des Français,
vous êtes des Allemands
P2
hommes âgés de 15 à 60 ans qui se rendaient à l’appel hebdomadaire « Tenez-vous droit comme des soldats allemands, vous n’êtes plus des Français, vous êtes des Allemands ». Le Capitaine était la terreur du village. Il ne se complaisait que dans les vexations. Il était même la terreur des soldats qu’il rendait fous et qui ne craignaient de dire : «  si on ne le tue pas, nous le tueront ».

On a remarqué que les armées (ou armes? illisible) se gataient (illisible) entre elles. Un soldat se défie d’un soldat allemand. Un fantassin dénigre un artilleur et réciproquement. Tous s’entendent pour détester franchement l’aviateur. Un officier de la Commandanture de St Quentin qui avait imposé la fourniture dans un très bref délai de plusieurs milliers de quintaux de blé et d’avoine est venu menacer les habitants d’avoir à s’exécuter dans le délai indiqué. Sinon nos soldats « pileront pileront » (pilleront? illisible). Que les aviateurs s’amusent et fassent la noce .... nous nous voulons du grain ».
Après les chasseurs, le 25è d’artillerie, qui s’est bien comporté.

 Ici, où les instituteurs n’étaient pas mobilisés les classes ont été ouvertes aux dates normales. Les instituteurs et institutrices n’ont touché de traitement qu’à partir du 1er décembre . Le traitement était fixé uniformément à 40 marks « tout égal ». Egal ci, égal çà. Le mot  capout était devenu tout à fait courant, mon livre est  capouté ? » disaient les enfants.
Le traitement a été maintenu jusqu’au 31 Xbre 1916 – Le paiement a été effectué une fois ou deux

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