jeudi 24 décembre 2015

3 poèmes dont un de Noël, et un poème d'Amour. N° 139, du 24 Décembre 1915.

Daté du 24 décembre 1915.
Signé d'un certain Alex au patronyme  assez illisible!
Poème de Noël, p1.



P1     Simple ébauche,

Un souffle a fait frémir les feuilles des ormeaux
Sur le ciel, violet d'une teinte idéale,
La cime des sapins se balance, plus pâle.
L'astre d'or a franchi le sommet des coteaux.

L'immense paix alors s'épand sur la nature,
Bien douce après un jour tout entier de labeur;
Et l'ouvrier des champs s'abandonne au bonheur
Du repos familial, de la récolte sûre.

C'est pour les siens qu'il a peiné sur les sillons.
Les enfants vigoureux, la ménagère accorte,
Ils sont là près de lui, groupés devant la porte, 
respirant dans le soir le parfum des moissons.

Ils ne se parle pas. A quoi bon quand on s'aime
Et qu'on ne connait pas le langage d'amour.
Elle, regarde Pierre, alors Pierre à son tour
regarde les petits pour la voir elle-même.

Sur son coeur tendrement elle endors le poupon,
La fillette en jouant, cause avec sa poupée;
Son frère est sur le banc, avec la soeur aînée
qui gravement lui fait réciter sa leçon.

Et la voix du petit, lente, un peu monotone,


Poème de Noël, p2 et 3.
P2       Trouble seule un instant le silence du soir
Avec les mots divins de pardon et d'espoir,
Va se perdre au lointain et longuement résonne….

La mère a déposé l'enfant dans son berceau...
Un oiseau jette un cri en regagnant sa branche…. 
L'écho redit sans fin la plainte du crapaud….
Curieuse, une étoile, au bord du ciel, se penche….


Chaîne invisible.

C'est un rien, et c'est tout, de ces riens qu'on adore,
 De ces riens dont on vit, dont on meurt quelquefois.
Une vieux livre jauni, que l'on feuillette encore,
Une fleur qui s'émiette, en la frôlant du doigt.

Moins encore: un parfum très doux, que l'on respire,
Dont l'arôme subtil est celui du passé,
Un geste, un simple mot, un regard, un sourire,
Un nom qui dans l'oubli déjà tombe, effacé.

On voit, on se souvient, et c'est la vie humaine,
Faite avec des baisers, des rêves, des soupirs,
Chacun de nos regards, chacun de nos désirs
Forge un nouvel anneau de cette longue chaîne.

Et c'est pourquoi quand vient l'heure du grand adieu,
Par lambeau quand le coeur s'arrache à ce qu'il aime

P3 Puisqu'il faut tout quitter pour vous trouver mon Dieu!-
Il est si douloureux le brisement suprême!…..
___________

Noël là-bas…

Comme il fait froid dehors en ce soir de Noël!
Pour oreiller la terre, et pour voûte le ciel,
Autour, la Mort qui guette,
Les deux pieds dans la boue, et face aux ennemis,
Dans leurs creux détrempés nos héros sont blottis, 
En cette douce fête!

S'ils ont vécu sur les chemins et dans les bois,
S'ils ont souffert longtemps: des semaines, des mois,
S'ils ont lutté sans trêve,
Par la bise d'hiver, s'ils ont été glacés,
Ils ne le savent plus, ce soir, ils sont bercés
Entre les bras du rêve.

Voyez donc celui-ci, presque un enfant encore,
Ce n'est pas dans un trou, c'est dans son lit qu'il dort,
Sa mère est là, se penche...
Il a très bien senti son baiser maternel.
Même elle a dû sortir, car c'est demain Noël,
Ses habits du dimanche.

"Maman", dit le petit, en étendant les bras,
Ah! Ces appels d'amour qu'elles n'entendent pas
Ces (ou les) mères, ces berceuses,
Le nom jeté la nuit, aux quatre vents du ciel.










P4 et p5

P4  Peut-être fera-t-il - car c'est demain Noël,
 les cloches moins joyeuses.
………………………………………
Comme il fait bon ce soir, et comme ils sont touchants,
Ces tout petits souliers, des deux petits enfants,
Devant la cheminée.
Les minuscules blancs, aussi larges que longs
Puis un peu rapprochés des tisons,
ceux de la soeur ainée. 


Pour faire au doux Sauveur la liste des joujoux
Convoités, les chéris se sont mis à genoux;
Comme (mot pas sûr) Papa regarde,
Maman sourit un peu, de ce naïf appel,
Mais Jésus l'entendra - car c'est demain Noël-
"Allons! debout la Garde!"

Dans un brusque réveil, le soldat comprend, voit:
C'est la tranchée humide, il fait noir, il a froid…
Comme il est bien, son rêve!
Son foyer… Ses enfants… il est seul sous le ciel.
C'est la nuit… c'est l'hiver… et c'est demain Noël!
- "Debout! C'est la relève!"

Debout sur le créneau, guette les ennemis,
Veille pour protéger les soldats endormis
Étendus sur la terre.
Comme un rempart vivant, dresse-toi dans la nuit,
L'arme au bras, prête bien l'oreille au moindre bruit,
C'est ton Noël de guerre!

P5
Minuit! frêle et lointain, comme venant du ciel,
s'égrène l'Hosanna des cloches de Noël,
Semeuses d'espérance!
Des carillons d'antan réveillez les échos;
Pour bercer doucement l'âme de nos héros, 
Sonnez, cloches de France!


24 Décembre 1915

Fraîche idylle
- Souvenirs d'hôpital -

On se retrouve avec délices
À l'Hôtel-Dieu chaque matin,
Ils sont dans le même service, 
Lui est grave, elle a l'air mutin.

Dés qu'on se retrouve on se presse 
La main, et ce geste banal
A la douceur d'une caresse,
 Dans cette salle d'hôpital.

On parle de très graves choses:
Abcès, phlegmons, troubles nerveux,
Et l'on se sent devenir roses,
Soudain d'être là tous les deux.

Elle présente les compresses,
Lui les prend, très calme, et ne voit


   Poème de Noël, p6. Signé Alex…Flaucy?


P6 Que la ravissante joliesse 
De la main et des petits doigts.

Tandis qu'à la salle elle donne
L'éther, lui sur elle penché
Admire la nuque mignonne,
Le fin profil, un peu rosé…

Côte à côte sur la fenêtre,
Ils se disent sans fin tous deux
De ces riens, dont l'amour va naître.
Avril (mot pas sûr) palpite derrière eux!

Parmi les ruines croît la mousse
- De même en ce triste décor,
Au fond de ces coeurs d'enfants
Pousse la fleur bleue au calice d'or.

Elle n'embaumera sans doute
 Qu'une saison - Avant demain,
Cueillez donc vite sur la route,
La fleur d'amour à pleines mains.

Alex Flancy (nom illisible).


vendredi 18 décembre 2015

Beaucoup de colis en cette période de Noël! 18 décembre 1915. N°138.

Lettre, récit sans amertume de Monsieur Geneix secrétaire de l'Union des Facteurs Locaux et Ruraux, facteur d'un bourg du Puy de Dôme. C'est même plutôt une réflexion, même si le ton monte à la fin.

Reflexions d'un facteur. P 1.              
Transcrite par I. Chassaing le 18/12/2015

  Sur le front le 18 Xbre* 1915.

R**



Monsieur le Député

Permettez à un de vos compatriote de se rappeler à votre bon souvenir.

Le Secrétaire de l'Union des Facteurs Locaux et Ruraux du Puy de Dôme qui avait déjà à maintes reprises eu l'honneur de correspondre avec vous au sujet des revendications de ses collègues.

Mobilisés dès le début de la guerre, dans la Trésorerie et la Poste aux Armées, à laquelle j'appartiens depuis 1898. J'ai suivi le 13*** Corps dans toutes ses pérégrinations, Vosges, Lorraine, Seine et Oise, Oise, Somme a la fin de la bataille de la Marne.

Vous ne doutez pas que l'affection et le dévouement que j'apporte en temps normal


Reflexions d'un facteur. P 2.

P 2   à la défense des intérêts de mes camarades se sont maintenant reportés sur nos chers poilus.

Nous sommes une équipe d'Auvergnats, sous-agents à notre secteur, et nous faisons notre possible pour que les avalanches de colis ou de lettres ne mettent pas trop longtemps a parvenir a nos combattants.

Nous avons eu encore une grande chance d'être affectés a notre corps d'armée régional, de bons chefs de service, nous sommes partis 5 sous-agents de Clermont, et après assez de vicissitudes nous sommes encore tous les 5 ensemble.

C'est encore ce qu'il y a de meilleur pour le bien du service, la camaraderie aidant, beaucoup de dures besognes paraissent légères faites de bon coeur et en commun.

Inutile de vous dire Monsieur le Député que je ferai mon possible pour continuer mon devoir jusqu'à la fin; c'est à dire jusqu'à ce que les hordes de bandits qui ont souillé notre beau pays soient réduites à merci et chassées de notre pauvre Patrie et alors nous pourrons tous aller reprendre nos fonctions dans la petite patrie tant aimée.

Je souhaite de tout coeur que ce soit bientôt.

Je vous prie de bien vouloir, en attendant, accepter l'assurance de tout mon dévouement.
                                                                       Geneix

Geneix, ss-agent de 1ère classe
Trésor et Poste
Quartier Général
Secteur 98.

*    Xbre signifie bien décembre.
**  R signifie qu'il y a eu réponse de la part du Dr Chassaing.
***13è corps.

Réf 196J 88.


vendredi 11 décembre 2015

Brancards et bel en-tête!. N° 137

Il y aura une véritable affaire à propos des brancards.

Annonce du report d'un rendez-vous important.


Transcrit par IC le 10 déc 2015.

M Dufour, 27 rue Mauconseil,
à Monsieur le Docteur Chassaing
4 Bould St Marcel,
Paris.

Paris le 10 décembre 1915

Cher Monsieur,

Comme suite à la lettre qui vous a été adressée hier par Monsieur Henry, le rendez-vous que nous devions avoir aujourd'hui est reporté à Lundi prochain 13 courant à 10 hre et demie, Boulevard Magenta 11, à l'Office des Brevets d'Invention.
Je vais prévenir également Monsieur Jacquelin pour le prier d'assister à notre rendez-vous.
Dans cette attente, recevez, Monsieur, l'assurance de mes meilleurs sentiments.

                                                                                   M Dufour.
Réf. 196J 88 vue 132

vendredi 4 décembre 2015

Ordre de la Commandanture: donner sa vaisselle, ses tables et chaises etc. 1er décembre 1915. N°136.





1er Décembre 1915,
copie par E. Chassaing toujours, 
de l'ordre J N°3622 de la Commandanture, de Holnon, près de St Quentin.
Holnon fut avec Pontru juste à côté, le premier bourg où nous sommes allés en "pèlerinage" en 2008, après avoir découvert qu'il existait encore sur la carte!





Une belle maison à Pontru, tout près d'Holnon. 
Les ordres de la Commandanture y ont sûrement été donnés!
Nous avons été très gentiment accueillis par le propriétaire.
Ph I. Chassaing en 6/20O8.






Copie de l'ordre n°3622 de la commandanture
 sur l'obligation de donner toute sa batterie de cuisine,
 mais il faut en garder en cas d'occupation par les Allemands!..
Réf 196J126 vue 57.

vendredi 27 novembre 2015

Doléances du Dr G. Weiss sur l'artillerie; 26 Novembre 1915. Blog N°135.

Splendide tableau représentant le Dr G Weiss en 1929,
peu avant sa mort survenue en 1931.
Huile sur toile, plutôt plus grand que nature,
 dans la salles des actes
de la Faculté de Médecine à Strasbourg
Ph I. Chassaing en 2010.
(déjà parue avec la lettre N°1 du blog).
26 Novembre 1915. Lettre du Dr Georges Weiss au Dr Chassaing.
Le Dr Weiss a été le maître de thèse de médecine d'Eugène Chassaing, en 1901.
La ressemblance entre le personnage de la photo et celui du tableau laisse à penser que c'est bien le Dr Weiss sur la photo, bien que bon nombre d'années séparent les deux représentations.
Laboratoire du Dr Georges Weiss, presque sûr! entre 1900  et 1918?
Ce labo était voisin de celui du Dr Charles Richet, Prix Nobel de Médecine en 1913.
En 1909, Chassaing avait demandé à Charles Richet, par l'intermédiaire de Weiss,
 s'il voulait bien se présenter pour être député du canton d'Ambert (Puy de Dôme). 
Il a dû dire non et c'est le Dr Chassaing qui s'est présenté.







Réf 196J119 vues 9 à 12.

Lettre de doléance sur l'artillerie, p1



p 2 et 3


p 4 et 5



p 6

Transcrit par I. Chassaing le 26 novembre 2015.

Mon cher Chassaing.
J'espérais vous voir ces jours derniers, peut-être n'avez-vous pas reçu ma lettre, aussi je vous écris à votre domicile particulier au lieu de la Chambre. Je voulais vous entretenir de diverses choses concernant la fabrication des munitions et des gaz asphyxiants.
Voici ce que j'apprends et ce qui explique, en partie, les prix fantastiques que nous font les constructeurs.
Quand un constructeur a besoin d'argent, il va chez le banquier - celui-ci lui prête à 6 % ; mais il y a un tour de bâton, car au lieu de se contenter de 6 % il demande une participation

P2
aux bénéfices, ce qui revient à dire qu'au lieu de prêter à 6 % il prête à taux usurier fantastique - si vous ajoutez à cela que de grosses maisons de construction prennent des commandes qu'ils ne peuvent exécuter, les repassent à un intermédiaire qui lui-même va dans une troisième maison, vous comprendrez que finalement l'ėtat engraisse, aux frais des contribuables, un tas d'individus qui après la guerre auront fait fortune aux dépens d'autres qui seront restés sur le front -
Il y a actuellement dans ce monde des faiseurs d'obus et des fournisseurs militaires autour desquels gravitent encore (mot pas sûr) de nombreux parasites, des gens fort peu intéressants, et il est temps que ce scandale finisse.
Par-dessus le marché certaines choses sont très difficiles à faire faire parce qu'il est

p3
plus malaisé d'y gagner la forte somme - je vous ai du reste déjà parlé de cela -  toute cette affaire de constructions demanderait à être remaniée et surveillée de très près -
Il paraît que l'on s'est enfin décidé, il y a un mois, à faire le recensement des tours, mais on a oublié qu'il n'y a pas que les tours qui soit utiles, il y a d'autres machines-outils indispensables. Exemple, les fraiseuses - je parle des fraiseuses parce que tout le matériel d'artillerie,  en ce qui concerne particulièrement les affûts, se fait en grande partie à la fraise.
Tous les constructeurs auxquelles nous demandons, en grâce de vouloir bien travailler aux affûts, nous répondent qu'ils manquent de fraiseuses - et pourtant je sais qu'il y en a qui ne sont pas employėes! On vient encore de transporter de gros

P4
canons de la marine, en laissant les affûts sur la côte parce qu'ils ne pouvaient être utilisés sur le front, et on attend de pouvoir faire de nouveaux affûts.

Voici encore un petit fait qui montre le désordre qu'il y a -
Nombre de constructeurs se plaignent de manque d'acier. Or on m'a affirmé que dans de grosses maisons (on m'en a cité deux nominalement) pour cacher les loups, au lieu de les envoyer à la refonte, on les jette simplement à la Seine; on gagne tant d'argent!
Je voulais aussi vous dire à propos de gaz asphyxiants que vous devriez vous mettre en rapport avec mon collègue Tiffeneau et son beau-frère Fourneau - ce sont deux chimistes de premier ordre -

P5
Tiffeneau, que je connais personnellement et que je considère comme un garçon extrêmement intelligent m'a dit une série de choses qui m'étonnent et que vous feriez bien de connaître -
Fourneau, que je ne connais pas, qui est à l'Institut Pasteur passe pour un chimiste éminent, c'est lui qui a découvert la Stovaïne -
Comment, alors qu'il faudrait, il me semble, utiliser toutes les énergies, comment se fait-il que ces deux chimistes ne soit pas utilisés alors que Tiffeneau m'a affirmé avoir offert de travailler pour la défense nationale.
Il faut je crois entendre toutes les cloches. J'ai pleine confiance en Desprez, mais il s'occupe surtout de la défense contre les gaz,  m'a-t-on dit ;

P6
C'est  Mauen(?) qui a la direction de l'offensive. En tout cas voyez donc Tiffeneau, agrégé de la faculté, 12, rue Rosa Bonheur, téléphone Saxe 21. 80. Il vous mettra aussi en rapport avec Fourneau.
J'ai dit à Tiffeneau que vous lui demanderez peut-être de causer avec vous, vous n'aurez qu'à lui donner un coup de téléphone à l'heure du déjeuner. 


Bien amicalement à vous. 


Dr Weiss


P.S. Ceci ne doit pas vous empêcher de venir dîner un soir quelconque, sauf le dimanche et le vendredi. Venez donc un de ces soirs sans aucune cérémonie, nous pourrons encore causer.

vendredi 20 novembre 2015

Salaires des ouvriers dans les petites communes. 18 novembre 1915. Blog N° 134

Encore une copie d'ordre de la Commandanture, N° 1347, en respectant les fautes.
Holnon, le 18 novembre 1915

Copie de l'ordre n° 3147.

vendredi 13 novembre 2015

Des femmes au tournage des obus. 9 (3) novembre 1915. N° 133.

Brouillon non terminé d'une lettre d'Eugène Chassaing au Sous-Secrétaire d'État aux Munitions.
Proposition de tours plus petits pour que le travail puisse être fait par des femmes.
Il aura une réponse le 23 novembre: 
Le sous-secrétaire aux Munitions déclarera qu'il existe déjà des tours comme demandés; on suppose que seul un modèle tout à fait nouveau serait retenu. Mais il faut qu'il existe déjà, et ne soit pas qu'un projet.

Transcrite plus loin. 
Cette lettre a été classée au 9 novembre 1915. Mais la réponse du 23, fait état d'une lettre du 3 novembre. 

Lettre de demande de tours pour obus de faible calibre.
Réf 196J119, vue 5. 

Eugène Chassaing et vraisemblablement Justin  Godart,
devant des obus non terminés, de faible calibre.

Transcription par I Chassaing le 10/11/2015.
3 novembre 1915 (lu préalablement 9 novembre)

Monsieur le Sous-Secrétaire d'Etat aux Munitions


 J'ai l'honneur d'appeler votre bienveillante attention sur l'intérêt que présenterait l'adoption d'un modèle de tour spécialement et uniquement destiné au tournage des obus de faible calibre ( de 75, de 90 et de 105). Non seulement il reviendrait ainsi à un prix très bas mais il permettrait de dégager des tours plus puissants. D'autre part étant donné sa spécialisation il serait d'une conduite facile et pourrait être confié à la main d'œuvre féminine, rendant  possible l'utilisation d'un grand nombre d'ouvrières, ce qui permettrait (mot barré) aux ouvriers métallurgistes ( 2 mots barrés) plus experts, de se qualifier (mot pas sûr) et de se consacrer à des travaux plus complexes et plus durs.




Deux canons  de gros calibre. Marins sans doute.

Nous rappelons que les photos prises par le Dr Chassaing ne sont jamais, sauf quelques exceptions, annotées. 

vendredi 6 novembre 2015

Comment entraver le commerce allemand après la guerre! 6 novembre 1915. N° 132.

6 Novembre 1915.
Lettre du Directeur parisien du journal anglais le Morning Post, sur la meilleure façon de nuire au commerce allemand après la guerre.
Lettre du directeur parisien du Morning Post.

vendredi 30 octobre 2015

Freinage sur les Trains Sanitaires. 2 novembre 1915. N° 131.


Chevaux sortant des fourgons à bestiaux.
Train Sanitaire et fillette aidant l'infirmière.

Le Dr Chassaing pense toujours au confort des blessés lors de leur transport. Dans les trains sanitaires les freinages sont très inconfortables, et donc très pénibles pour les blessés, qui souvent préfère finalement être dans les fourgon qui ont amenés les chevaux, plutôt que dans les wagons voyageurs.

Il n'hésite pas à écrire au sous-secrétaire d'État à la Santé, son ami Justin Godart, dont voici la réponse, du 2 novembre 1915

Lettre de Justin Godart,
sur le freinage dans les trains sanitaires. P1.




P2

vendredi 23 octobre 2015

On remet les WC! Réponses de Justin Godart.10 et 28 octobre 1915. N°130.

Justin Godart, sous-secrétaire d'État à la Santé, a été informé par le Dr Chassaing, des inconvénients de la suppression des WC dans les Trains Sanitaires.









Réponse du 28 octobre 1915,
du sous-secrétaire d'État à la Santé. P1



Réf 196J128 vues  437, puis 440 et 441
Voici ses réponses  des 10 et 28 Octobre 1915.


Réponse du 28 octobre 1915,
du sous-secrétaire d'État à la Santé. P2


















































vendredi 16 octobre 2015

Déchiffrage d'une lettre de Sinturel. 15 octobre 1915. N° 129.

Cette lettre donne une idée assez impressionnante du travail de déchiffrage auquel nous sommes parfois confrontés.

Sinturel était un ami du Dr Chassaing, qu'il voyait encore en 1946; il habitait alors Fontainebleau. Il s'occupait de forêts, et d'agriculture, au moins à cette période de la guerre. 

Date : nous croyons lire 15/10/15, ou bien 17/10, car une lettre aussi illisible est datée clairement du 14/10/15. À moins que la notion de "3jours"ne soit "erronée"!

Lettre de Sinturel, assez indéchiffrable,
donnant des nouvelles d'Orient, de Salonique et le Pirée.



Transcrite par I. Chassaing le 2 mai 2014.
En rouge: mots incertains.

15/10/1915*                     Mon cher docteur
Je vous écrivais il y a 3 jours : situation très grave en Orient – Il a suffi que l’escadre anglo-française vienne jeter l’ancre au Pirée pour que subitement  une détente se produise. La partie n’est point encore gagnée mais elle n’est plus irrémédiablement perdue. Vous serez d’ailleurs fixé avant peu. La Grèce devra préciser son attitude – D’ailleurs si ses troupes sont mobilisées elle ne sont point concentrées et cette concentration devrait (en raison de l’insuffisance du réseau ferré) se faire presque en totalité par voie de mer, nous avons encore à cette heure la partie belle – Les 3 corps d’armée .. actuellement réunis à Salonique ne sont point suffisants pour nous inquiéter sérieusement- Et de tout cela je conclus qu’il a suffi de substituer les actes aux paroles pour obtenir un premier résultat tangible . Les canons de notre flotte, braqués depuis samedi sur le Pirée ont fait de meilleure politique que tous nos diplomates – Ah! si dans le même temps quelques divisions françaises se glissaient discrètement et rapidement dans les rangs de l’armée belge et partaient à l’assaut de tous les résidusboches …état lasseigne……… de Dixmude à la mer la situation se modifierait singulièrement aussi sur notre front – C’est un avis personnel que je vous exprime, mais qui a des partisans autorisés (mais sans autorité) – On hiberne≈, mais devant quel mur allons-nous nous trouver au printemps ! Les Russes nous réservent peut-être d’heureuses surprises, savez-vous que la Chine va déclarer la guerre à l’Allemagne et nous envoyer des travailleurs – Allons, ce n’est pas encore l’heure de désespérer ! Je continue mes tournées forestières vers Compiègne et Soissons – Votre collègue Mathis réclame le renvoi des R.A.T. forestiers dans leur poste de temps de paix. Ces gens rendent pourtant plus de services dans la joi≈e des armées qu’à l’intérieur, seulement ** votre collègue ignore sans doute les véritables raisons qui poussent certains contribuables≈ à ……… illis ….. ……
Votre tout dévoué.
Sinturel.

*date incertaine

** en travers en haut

vendredi 9 octobre 2015

On parle de supprimer les WC dans les trains sanitaires. 8 octobre 1915. N°128.

Il est question de supprimer les WC dans les trains sanitaires,
au nom de l'hygiène. Le Dr Eugène Chassaing se plaint au sous secrétaire d'État Santé Justin Godart.
Des seaux? Ce sera pire!

Brouillon de la lettre de E Chassaing
 à Justin Godart, p1



Brouillon de la lettre de E Chassaing
 à Justin Godart, p2


Au propre, p1

Réf 196J128.

Au propre, p2 

vendredi 2 octobre 2015

Salutations pas assez distinguées! ; 2 octobre 1915. N°127.

Copie de l'ordre 2598, de Gaede.

2 Octobre 1915.

Copie de l'ordre 2598, par le Dr Chassaing? Sans doute.  

Manque de détails dans les demandes de laisser-passer.

Gaede trouve que les occupés ne saluent pas correctement les Allemands


Réf 196J124 vue 45. 
Divers documents de guerre: régions envahies.

vendredi 25 septembre 2015

Réponse du Ministère de la guerre pour une permission agricole. 21 Septembre 1915. N° 126.

21 septembre 1915, Cabinet du Ministre de la guerre.

Voie à suivre pour espérer une permission pour aller faire les travaux agricoles dans son pays de Viverols. Signé du Chef adjoint dont le nom ressemble à Mériel.
À propos de Joannes Berger, de Viverols
Réf 196J22 vue 145

vendredi 18 septembre 2015

Récupération des déchets animaux. 18 septembre 1915. N°125.

Intendance, Chiffonniers aux armées; p1
Paris, 18 sept. 1915
Emploi et préparation; p2



"Sur l'utilisation des abats et issus provenant des abats de bétail (bovins et ovins)"

Par l'Inspection Générale du Ravitaillement, du Ministère de la Guerre.
Vè Armée.

Réf 196J123; vues de 2 à 4.
Graisses lubrifiantes etc; p3

vendredi 11 septembre 2015

Encore une bien modeste lettre réclamant une allocation. 11 septembre 1915. N°124

Demande d'intervention pour l'allocation
Demande d'allocation, p1


Transcription: c'est très difficile de recopier avec les fautes!

On voit par cette date qu'il ne peut s'agir du mois de juillet car Juillet ne se termine pas en "bre".
Bien des erreurs sont commises pour les mois de novembre et décembre: ainsi 10bre n'est pas octobre mais décembre. Il en est de même pour 9bre qui est novembre et pas septembre. 11bre et 12bre n'existent pas.

R signifie bien sûr que le Dr Chassaing a répondu.

Le 11 7bre 1915

R
Monsieur Chassaing
Député à Ambert
PdD

Monsieur Chassaing voilà deux lettres que je vous et ecrit sans réponse j'avait certainement pensé que
vous m'aurai donné satisfaction.
Cher amie j'avais cependant bienfait des pats et bien dit des paroles vue que j'avais toute confiance en vous. Vous m'aviez cependant promis que si j'avais besoin

Demande d'allocation , p2.
P2
 de quelleque chose que vous feriez votre possible pour moi. N'avais vous peut-être pas reçu mes lettres car se si m'étonne. Je vous demande que mon droit si j'ai le bonheur de revenir appré la guèrre je vous en siterai plus de trente dans le Canton qui sont plus riche que moi et qui touche la l'occation mes officiers m'engage à écrire au ministre de la guerre mes je préfererait que sa vienne de votre main vue que vous avais ma feuille de refus de la soupréfecture J'esper que vous me ferait réponse et que vous occuperai de mon affaire
il me reste donc à vous remercier Cordial poignet de main            Coudeyras

Adrese domicil
Coudeyras à Vielle
par St Bonnet le Chasstel
PdD
____________________
Coudeyras Alfrede
Caporal 99è Territorial
4è section de Mitrailleuse
Secteur postal 161

vendredi 4 septembre 2015

La vie dans les communes occupées: 3 ordres de la Commandanture. 2 et 4 sept 1915. N°123

Voici à nouveau trois copies d'ordres de la Kommandantur de Holnon, ordres donnés par le Capitaine et Commandant Gaede, pour la commune de Pontru.
Ces ordres, malgré l'en-tête, ont vraisemblablement été copiés par notre médecin du Livradois E. Chassaing.
Copie de l'ordre n°2092.
Commune de Pontru, près d'Holnon.
Apporter le blé dans les grandes granges.



Transcription de la copie de l'ordre n°2092
 N°2092. Ordre de la Commandanture
Holnon le 2 septembre 1915
Je renouvelle l'ordre de la Commandanture que tout le blé sans aucune exception, soit apporté dans les grandes granges.
Si quelques personnes ont reçu la permission de mettre leur blé dans de petites granges, je rétracte cette permission. 

Cachet                                                          Gaede
Ettapen Kommandantur                                Capitaine et Commandant








Copie de l'ordre n°2104. Pontru.
Laisser passer pour voir ses parents?


Transcription de la copie de l'ordre n°2104


N°2104  Ordre de la Commandanture
Holnon le 2 septembre 1915
Les Maires en donnant les certificats pour les laisser passer rouges et en
donnant les laisser passer blanc ont le devoir d'éprouver exactement la cause pour
laquelle les habitants demandent les laisser-passer. Seulement, les causes graves doivent
être prises en considération; par exemple: la cause: "pour voir ses parents" est absolument insuffisante.
Il est frappant que plusieurs habitants ne saluent pas encore les officiers
malgré l'ordre de la Commandanture.
A l'avenir je punirai sans résistance chaque habitant qui ne saluera pas
les officiers en enlevant sa coiffure.
Il faut publier l'ordre n°2


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Ettapen Kommandantur                                Capitaine et Commandant






Copie de l'ordre n°2133, Pontru
sur le blé,
avec note du Dr Chassaing.


N°2133                 Ordre de la Commandanture!

Holnon le 4 septembre 1915

Il s'est ensuit de quelques visites domiciliaires que dans nombreux de
maisons se trouve encore du blé battu parfois caché, parfois pas caché. Je vous rappelle
de nouveau à l'ordre ce qu'il faut  que tout le blé battu soit enlevé sans exception 
dans les magasins de la commune. Là, les quantités délivrées seront inscrites dans le
livre que le maire tient des provisions. Il faut que ces livres soient toujours au 
courant. Pour le blé trouvé chez les propriétaires, sera pris sans dédommagement.
En outre, les propriétaires seront punis d'une amende pouvant s'élever à 150frs,
ou d'un emprisonnement pouvant atteindre durée 3 mois.

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Ettapen Kommandantur                                Capitaine et Commandant

Note du copieur de l'ordre:
Cet ordre fut mis à exécution. Plusieurs habitants du village furent surpris ayant une provision
de farine ou de blé. Ordre fut donné à nouveau de faire des perquisitions dans chaque maison. Les
gendarmes furent sans pitié et s'emparèrent de tout ce qui leur plût… cuir,  ficelle,… etc….
Quelquefois dans ces perquisitions ils trouvaient quelques bouteilles de vin ou de cognac
soigneusement enterrées; naturellement ils s'en emparaient et faisaient une fête le soir avec leurs 
camarades.

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