vendredi 27 novembre 2015

Doléances du Dr G. Weiss sur l'artillerie; 26 Novembre 1915. Blog N°135.

Splendide tableau représentant le Dr G Weiss en 1929,
peu avant sa mort survenue en 1931.
Huile sur toile, plutôt plus grand que nature,
 dans la salles des actes
de la Faculté de Médecine à Strasbourg
Ph I. Chassaing en 2010.
(déjà parue avec la lettre N°1 du blog).
26 Novembre 1915. Lettre du Dr Georges Weiss au Dr Chassaing.
Le Dr Weiss a été le maître de thèse de médecine d'Eugène Chassaing, en 1901.
La ressemblance entre le personnage de la photo et celui du tableau laisse à penser que c'est bien le Dr Weiss sur la photo, bien que bon nombre d'années séparent les deux représentations.
Laboratoire du Dr Georges Weiss, presque sûr! entre 1900  et 1918?
Ce labo était voisin de celui du Dr Charles Richet, Prix Nobel de Médecine en 1913.
En 1909, Chassaing avait demandé à Charles Richet, par l'intermédiaire de Weiss,
 s'il voulait bien se présenter pour être député du canton d'Ambert (Puy de Dôme). 
Il a dû dire non et c'est le Dr Chassaing qui s'est présenté.







Réf 196J119 vues 9 à 12.

Lettre de doléance sur l'artillerie, p1



p 2 et 3


p 4 et 5



p 6

Transcrit par I. Chassaing le 26 novembre 2015.

Mon cher Chassaing.
J'espérais vous voir ces jours derniers, peut-être n'avez-vous pas reçu ma lettre, aussi je vous écris à votre domicile particulier au lieu de la Chambre. Je voulais vous entretenir de diverses choses concernant la fabrication des munitions et des gaz asphyxiants.
Voici ce que j'apprends et ce qui explique, en partie, les prix fantastiques que nous font les constructeurs.
Quand un constructeur a besoin d'argent, il va chez le banquier - celui-ci lui prête à 6 % ; mais il y a un tour de bâton, car au lieu de se contenter de 6 % il demande une participation

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aux bénéfices, ce qui revient à dire qu'au lieu de prêter à 6 % il prête à taux usurier fantastique - si vous ajoutez à cela que de grosses maisons de construction prennent des commandes qu'ils ne peuvent exécuter, les repassent à un intermédiaire qui lui-même va dans une troisième maison, vous comprendrez que finalement l'ėtat engraisse, aux frais des contribuables, un tas d'individus qui après la guerre auront fait fortune aux dépens d'autres qui seront restés sur le front -
Il y a actuellement dans ce monde des faiseurs d'obus et des fournisseurs militaires autour desquels gravitent encore (mot pas sûr) de nombreux parasites, des gens fort peu intéressants, et il est temps que ce scandale finisse.
Par-dessus le marché certaines choses sont très difficiles à faire faire parce qu'il est

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plus malaisé d'y gagner la forte somme - je vous ai du reste déjà parlé de cela -  toute cette affaire de constructions demanderait à être remaniée et surveillée de très près -
Il paraît que l'on s'est enfin décidé, il y a un mois, à faire le recensement des tours, mais on a oublié qu'il n'y a pas que les tours qui soit utiles, il y a d'autres machines-outils indispensables. Exemple, les fraiseuses - je parle des fraiseuses parce que tout le matériel d'artillerie,  en ce qui concerne particulièrement les affûts, se fait en grande partie à la fraise.
Tous les constructeurs auxquelles nous demandons, en grâce de vouloir bien travailler aux affûts, nous répondent qu'ils manquent de fraiseuses - et pourtant je sais qu'il y en a qui ne sont pas employėes! On vient encore de transporter de gros

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canons de la marine, en laissant les affûts sur la côte parce qu'ils ne pouvaient être utilisés sur le front, et on attend de pouvoir faire de nouveaux affûts.

Voici encore un petit fait qui montre le désordre qu'il y a -
Nombre de constructeurs se plaignent de manque d'acier. Or on m'a affirmé que dans de grosses maisons (on m'en a cité deux nominalement) pour cacher les loups, au lieu de les envoyer à la refonte, on les jette simplement à la Seine; on gagne tant d'argent!
Je voulais aussi vous dire à propos de gaz asphyxiants que vous devriez vous mettre en rapport avec mon collègue Tiffeneau et son beau-frère Fourneau - ce sont deux chimistes de premier ordre -

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Tiffeneau, que je connais personnellement et que je considère comme un garçon extrêmement intelligent m'a dit une série de choses qui m'étonnent et que vous feriez bien de connaître -
Fourneau, que je ne connais pas, qui est à l'Institut Pasteur passe pour un chimiste éminent, c'est lui qui a découvert la Stovaïne -
Comment, alors qu'il faudrait, il me semble, utiliser toutes les énergies, comment se fait-il que ces deux chimistes ne soit pas utilisés alors que Tiffeneau m'a affirmé avoir offert de travailler pour la défense nationale.
Il faut je crois entendre toutes les cloches. J'ai pleine confiance en Desprez, mais il s'occupe surtout de la défense contre les gaz,  m'a-t-on dit ;

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C'est  Mauen(?) qui a la direction de l'offensive. En tout cas voyez donc Tiffeneau, agrégé de la faculté, 12, rue Rosa Bonheur, téléphone Saxe 21. 80. Il vous mettra aussi en rapport avec Fourneau.
J'ai dit à Tiffeneau que vous lui demanderez peut-être de causer avec vous, vous n'aurez qu'à lui donner un coup de téléphone à l'heure du déjeuner. 


Bien amicalement à vous. 


Dr Weiss


P.S. Ceci ne doit pas vous empêcher de venir dîner un soir quelconque, sauf le dimanche et le vendredi. Venez donc un de ces soirs sans aucune cérémonie, nous pourrons encore causer.

vendredi 20 novembre 2015

Salaires des ouvriers dans les petites communes. 18 novembre 1915. Blog N° 134

Encore une copie d'ordre de la Commandanture, N° 1347, en respectant les fautes.
Holnon, le 18 novembre 1915

Copie de l'ordre n° 3147.

vendredi 13 novembre 2015

Des femmes au tournage des obus. 9 (3) novembre 1915. N° 133.

Brouillon non terminé d'une lettre d'Eugène Chassaing au Sous-Secrétaire d'État aux Munitions.
Proposition de tours plus petits pour que le travail puisse être fait par des femmes.
Il aura une réponse le 23 novembre: 
Le sous-secrétaire aux Munitions déclarera qu'il existe déjà des tours comme demandés; on suppose que seul un modèle tout à fait nouveau serait retenu. Mais il faut qu'il existe déjà, et ne soit pas qu'un projet.

Transcrite plus loin. 
Cette lettre a été classée au 9 novembre 1915. Mais la réponse du 23, fait état d'une lettre du 3 novembre. 

Lettre de demande de tours pour obus de faible calibre.
Réf 196J119, vue 5. 

Eugène Chassaing et vraisemblablement Justin  Godart,
devant des obus non terminés, de faible calibre.

Transcription par I Chassaing le 10/11/2015.
3 novembre 1915 (lu préalablement 9 novembre)

Monsieur le Sous-Secrétaire d'Etat aux Munitions


 J'ai l'honneur d'appeler votre bienveillante attention sur l'intérêt que présenterait l'adoption d'un modèle de tour spécialement et uniquement destiné au tournage des obus de faible calibre ( de 75, de 90 et de 105). Non seulement il reviendrait ainsi à un prix très bas mais il permettrait de dégager des tours plus puissants. D'autre part étant donné sa spécialisation il serait d'une conduite facile et pourrait être confié à la main d'œuvre féminine, rendant  possible l'utilisation d'un grand nombre d'ouvrières, ce qui permettrait (mot barré) aux ouvriers métallurgistes ( 2 mots barrés) plus experts, de se qualifier (mot pas sûr) et de se consacrer à des travaux plus complexes et plus durs.




Deux canons  de gros calibre. Marins sans doute.

Nous rappelons que les photos prises par le Dr Chassaing ne sont jamais, sauf quelques exceptions, annotées. 

vendredi 6 novembre 2015

Comment entraver le commerce allemand après la guerre! 6 novembre 1915. N° 132.

6 Novembre 1915.
Lettre du Directeur parisien du journal anglais le Morning Post, sur la meilleure façon de nuire au commerce allemand après la guerre.
Lettre du directeur parisien du Morning Post.

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