vendredi 29 juin 2018

Un style très "enrubanné". 26 juin 1918. N°270

Le 7 juin 2018, dans une armoire que l'on débarrassait, nous avons trouvé encore 2 petites caisses en bois pleines de lettres! de 1909 à 1919 : 500? 1000? Nous n'avons pas encore compté. Cette lettre en fait partie. Nous les avons simplement photographiées c'est pourquoi elle sont un peu sombres.
Comme nous étions un peu à cours de lettre pendant cette période, cette lettre convient !
Un père sans nouvelles de son fils s'adresse au docteur Chassaing
 dans un style caractéristique de l'époque.
Non rèf.p1 et p2

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Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), Le 26 juin 1918.

À Monsieur le docteur Chassaing, Député du Puy-de-Dôme (arrondissement d'Ambert) 
- Palais Bourbon -
(Paris)


Monsieur et cher Député

Au milieu de l'exceptionnelle intensité de vos travaux, avant tout patriotiques, voulez-vous me permettre de venir respectueusement, vous prier de bien vouloir me rendre un service particulier, en qualité de compatriote ?…… Je

P 2
solliciterais de votre bienveillance, de votre bon cœur, de bien vouloir user de votre grande influence auprès de qui de droit, pour me faire renseigner au plus tôt et le plus exactement possible sur le sort advenu, au cours ou à la suite des combats livrés du 8 au 14 juin courant à mon fils, Morange Pierre– Gustave, sergent au 281ème de ligne, 23ème compagnie, 2ème section, secteur postal 57, rédacteur au bureau de la 4ème division (préfecture du Puy-de-Dôme)–Est-il prisonnier, disparu, etc., etc. ?……
En voulant bien m'honorer de votre très aimable et très active intervention dans cette circonstance extrêmement pénible pour moi, vous m' obligerez

P3 et p4
P 3
infiniment, Monsieur et cher Député, et je ne saurai trop vous exprimer ma profonde, mon inaltérable reconnaissance, en retour d'un acte ou bienfait, sur lequel vous voudrez bien me laisser compter par avance.
Osant attendre des excellents sentiments qui vous animent et vous distinguent, une heureuse, une favorable, une positive réponse.
Je vous prie de bien d'agréer, Monsieur et cher Député, l'expression anticipée de mes plus vifs remerciements, avec 

P 4
mes hommages respectueux.

Morange - Fraisse

Ancien instituteur public à Clermont-Ferrand (P. de D).
Chemin des Portes d'Argent./.

P. S. - Naturellement, il convient, Monsieur et cher Député de vous fixer sur les personnes qui vous sollicitent. Voici en résumé :
Mon cher brave en question, Morange P. Gustave, né à Coudes–Montpeyroux en 1885, ou j'étais  instituteur = célibataire
P 5
P 5
De la classe 1905 appelé en 1914 = blessé peu grièvement au pied droit dans les Flandres (février 1916) = évacué au pavillon de Rosendaël puis à l'hôpital Lamartine (Dunkerque) = front rejoint (mars 1916) à l'expiration de ses 7jours réglementaires.
Pieds encore souffrant = tranchées : 4 ans – l'un des rares survivants des combats du Nord = à partir de Loos, Combat, action, coup de main ne pouvant naturellement se dénombrer, et enfin la finale du 8 au 14 juin 1918. Hélas ! Quand serais-je cette finale !–Votre recommandé, Monsieur est cher des putes députés entra au lycée Blaise Pascal en 1898 = sa sortie 1904 = baccalauréat 1902 = Service militaire (1905–1906) = sur veillance au petit lycée 1907 = attaché à la bibliothèque universitaire de Clermont (1908–1910) concours (droit administratif, Xbre1910(Admission N° 1.)
P 6 

 P 6
Nomination à la préfecture avril 1911–guerre 1914 !
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Ma défunte épouse originaire d'Usson  canton de Sauxillanges apparentée à une famille de Sugère.
Moi-même, originaire de Lamougie, canton de (illis) , apparentée à une ancienne famille Majeune de Brousse.
En attendant que je puisse vous remercier de vive voix.

Dévouement et reconnaissance absolus de

Signature abrégée

vendredi 22 juin 2018

Pas d'avions sanitaires AR maintenant! 20 Juin 1918. N° 269

En raison de l'encombrement des quais de Marseille et de Bordeaux
 vous n'aurez pas les 4 AR avant longtemps. Le résident général est le Maréchal Lyautey.

Résidence Générale
 de la République Française
 au Maroc
______
Direction des Affaires Indigènes
Et du service des Renseignements.

Rabat, le 20 juin 1918
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Quais encombrés
Monsieur le député,
Selon le désir que vous avez bien voulu m'exprimer, je me suis occupé de vos avions sanitaires.
En raison de l'encombrement des quais tant à Marseille qu'à Bordeaux, il est un craindre que ces appareils ne soient pas transportés avant un temps assez long.
Toutefois un fret supplémentaire doit

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P2
être dirigé sur le Havre pour y enlever la prochaine récolte de céréales, peut-être pourriez-vous obtenir un bon d'embarquement par priorité -
Ces avions sont attendus avec impatience car chacun se rend compte des services qu'ils peuvent rendre et des existences qui peuvent sauver -
Actuellement dans certaines régions d'opération, les blessés graves sont considérés comme perdus en raison des difficultés de transport et dans (non pas sûr)

P3
 l'impossibilité d'hospitalisation sur place.
Je continuerais à suivre la question vous pouvez en être assuré, malheureusement, la suppression d'un agent de liaison officiant entre Paris et le Maroc, rôle qui m'incombait, laisse traîner beaucoup de questions urgentes que se repassent les bureaux sans les solutionner -
Je serai heureux, Monsieur le Député, de vous faire admirer les tentes (mot pas sûr) marocaines et je vous prie de croire à mes sentiments

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P4 de dévouement.
Commandant Jandin
Direction du Service des Renseignements
Rabat

vendredi 15 juin 2018

6 AR et 4 pilotes pour le Maroc. 20 juin 1918. N° 268.


Les lettres de cette période sont moins nombreuses. C'est pourquoi nous avons un peu anticipé.
Par ailleurs,  le 31 mai 2018 nous avons trouvé encore quelques centaines de lettres dans une armoire où étaient entreposés dessin de jute je veux vêtements. Ces lettres datent de 1910, et de 1915 à 1919, mais aucune du mois de juin.


20 juin 1918
Le cabinet sous-secrétaire d'État du service de santé militaire Justin Godart représenté par...illisible
Et tu veux bien on sait que le docteur Chassins six avait bien quatre pilotes. Il n'en aura jamais pour la France sauf pour les essais de fin 1917.

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vendredi 1 juin 2018

Blessé, 7 jours dans une tranchée. 2 mai 1918. N° 266

Notes du Dr Chassaing d'après le récit d'un blessé, sur un carnet (n° 27).


P 1 (a)
Simon Ésope (mot pas sûr)
Réf 196J 151

Simon Esope  (mot pas sûr)156è 6è Cie. Caporal

Blessé le 27 avril à 7h du matin par une balle qui a traversé l'épaule droite, au moment où il tirait sur les boches qui avançaient sur Locre, entre le Kemmel et Locre près du Cabaret Rouge.
Aussitôt blessé revenu à l'arrière, à peine avait-il fait une cinquantaine de mètres qu'il a été blessé à la jambe gauche qui a été complètement fracturée. – Il s'est traîné jusqu'à dans un élément de tranchée qui se trouvait à deux pas et où il y avait de la flotte -

La 1ère journée il est passé environ 250 boches derrière la haie voisine, quelques-uns sont venus le voir. Ils ont causé mais il n'a rien compris il a essayé de leur faire comprendre par des gestes mais ils ont eu l'air de ne pas comprendre. À la tombée de la nuit 2 compagnies de boches sont montées – Il a accepté son sort la 1ère nuit.

Le 28 - Toujours les Boches qui circulent qui font le va et vient, mais ne voyait plus de français - Il a commencé à avoir faim. Il avait tout le (illis) dans sa tranchée au moment où il avait été blessé. Il a commencé à boire avec un cornet fait avec une carte postale. 
Un (illis)boche, un officier très certainement. Il lui a montré ses blessures - L'autre est passé en ayant l'air de dire : je m'en fous -


P2 (b 1)  


La 2è nuit a commencé à appeler au secours – la nuit s'est passée sans que personne ne vienne à lui.
Le 3è jour (illis) intense
La nuit suivante - il a encore appelé au secours toute la nuit - il commençait à souffrir de sa jambe - a coupé son pansement qui était souillé de terre - a pris sa ceinture de flanelle qu'il a coupée avec ses dents. Il a serré sa plaie d'où sortaient des esquilles toutes les fois qu'il faisait un mouvement.

La nuit du 3è au 4è jour. Appels renouvelés sans résultat - n'a plus vu de boches. Il ne sait où ils avaient pris fonctions.
Le 5è jour. (illis)de barrage français. Des 75 sont tombés tout près de lui,  à 1 m de lui (!).Plus il allait plus il souffrait. Il sentait que son moral s'afffaiblissait - il désespérait et s'il avait eu revolver entre les mains il se serait suicidé.

La nuit il a encore appelé mais en vain -

Le 6è jour s'est passé de même -

Le septième jour - id- Il n'a (illis) - Il aurait béni l'obus qui l'aurait tué -


Le 5 mai au matin a aperçu une patrouille française du 146 (5è Cie)


P b 2

(Fiche?)

Simon Esope du 156è infanterie 6è Cie.
Blessé le 27 avril à 7h du matin entre le mont Kemmel et Locre -
Relevé le 5 mai à         du matin par des brancardier du 81è d'Infanterie.

Blessé au moment d'une attaque boche. Les boches avançaient par petits groupes et étaient armés de mitrailleurs. Ils attaquaient sans grenades engin embarrassant et dangereux(illi: phrase sûre car il te fera hier soir un"s" à engin et à embarrassant).

Les boches ont avancé de 900 à 1100 m. Blessé une 1ère fois à l'épaule puis au pied gauche - 

Il a tué trois broches avant d'être blessé -

Reste 7 jours dans un élément de tranchée, l'eau était à fleur de terre à peine à 50 cm. Il a fait de vains efforts pour se hisser hors de la tranchée. Il s'était à peine soulevé qu'il retombait dans la tranchée -

C'est en vain que pendant tout ce laps de temps il a crié au secours et fait appel aux boches.
Privé de nourriture et assoiffé il faisait un cornet 




P3 ( c 1)
Il buvait l'eau rougie par son sang.

avec du papier de ses cartes postales et buvait de l'eau rougie par son sang.

Le 5 mai : Désarticulation du genou gauche Selon Épaule Droite Fracture communicative de l'acronion et de l'omoplate.

23 mai à 14h45  désarticulations des 5è et 4è orteils droits et des (illis) correspondants - Suture secondaire du moignon cuisse gauche -

27mai amputation
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La patrouille fse à 5 heures passe à côté de lui. À ce moment il s'est senti rendu. Un soldat s'est approché de lui - entre 2h et 3h du matin - Tous les cinq (illis) n'étaient pas de trop ont pris une toile de tente est transporté dans un camp (illisible) il y avait des morceaux qui pouvait servir d'abri - il n'y ont donné de boîte de soupe à laquelle il n'a pas touché - il flotte qu'ils ont pris dans un bidon - (illis)
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