Lettre pathétique du 19 mars 1919
Orthographe respectée
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P1 Clermont-Ferrand le 19 mars 1919.
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Mon cher monsieur le député
C'est avec un profond chagrin que je vous envois cette lettre. Croyez pourtant Monsieur le député que je n'ai rien fait pour mériter une pareille injustice
Car la chose dont on m'accuse n'a jamais existé
Mon grand désire serait que devant vous quatre qui avez pris ma défense je puisse me justifier et faire sentir à mes accusateurs que j'ai
P2 toujours été un honnête serviteur.
En attendant votre retour à Clermont me voilà relégué dans un coin, comme un chien galeu, sans même qu'il me soit permis de monter dans les antichambres, où étais mon ancien service.
Il faut croire que ceux qui ont travaillé avec me médire auprès de Monsieur le préfet n'ont pas perdu leur temps. Car le remplaçant de mon collègue Jean Grossonnanche (illisible) qui est de Pont-du-Château protégé de Monsieur Bonhomme (mot de passe sûr) conseiller de Préfecture est rentré hier en fonctions
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P3 après quelques paroles que nous nous sommes échangés, ce jeune homme m'a assuré qu'il n'avait pas besoin de chercher un logement du moment qu'il prenait la loge de la Préfecture. Et Monsieur le secrétaire général a donner l'ordre à mon collègue Jean de lui passer toutes les consignes et le mettre au courant de ce qu'il doit faire. Je suis à me demander Monsieur Chassing si après quatre ans et demi de misère et 12 ans de service dans la préfecture (sans reproche) il n'aurais pas mieux valut
que les blessures que j'ai rapporté de la
P4 guerre ne m'est tué sur place que de recevoir un pareil affront.
Avec l'espoir que vous me tendrez la main et me viendrez en aide dans ces moments difficils, qui pourrai peut-être tourner au tragique.
Recevez de votre tout dévoué l'assurance de mon profond respect
Coudert
Coudert François-Xavier huissier à la préfecture du Puy-de-Dôme
Clermont-Ferrand